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Utiliser les contacts à l’étranger pour booster sa carrière

Définition des termes et généralités

Le terme Tirer parti des contacts à l’étranger pour sa carrière désigne toutes les activités, mesures et stratégies qui consistent à utiliser activement des relations privées ou professionnelles avec des personnes, des entreprises ou des institutions à l’étranger afin de favoriser son propre développement professionnel. Surtout à l’ère de la mondialisation, les contacts à l’étranger prennent une importance croissante dans la planification de carrière. Ils peuvent naître, entre autres, de séjours à l’étranger, de projets internationaux, de coopérations avec des entreprises étrangères ou de réseautage lors d’événements professionnels mondiaux.

En Allemagne et dans l’Union européenne, l’utilisation des contacts à l’étranger dans la carrière est encadrée par divers dispositifs juridiques qui concernent à la fois les salariés individuels et les entreprises. Des questions juridiques se posent en particulier dans le droit du travail, le droit fiscal, le droit de séjour, le droit de la sécurité sociale, le droit de la protection des données ou encore dans le contexte des réglementations anti-corruption.


Cadre juridique de l’utilisation des contacts à l’étranger

Aspects liés au droit du travail et au contrat de travail

L’utilisation de contacts à l’étranger pour la carrière s’accompagne souvent d’une activité transfrontalière, de détachements ou de rapports de travail internationaux. Diverses dispositions en droit du travail s’appliquent alors :

  • Contrat à durée déterminée et rédaction contractuelle : Les contrats pour des activités à l’étranger doivent être conformes aux exigences nationales respectives, l’exemple du Gesetz zur Arbeitnehmerentsendung (AEntG) étant à prendre en considération.
  • Égalité de traitement et interdiction de la discrimination : La loi AGG (Loi générale sur l’égalité de traitement) interdit toute discrimination, même si un séjour à l’étranger fait partie de la planification de carrière.
  • Droit applicable : Selon le règlement Rome I (Règlement CE n° 593/2008), il convient d’examiner quelle législation s’applique aux contrats de travail comportant des contacts à l’étranger. Souvent, ce sont les dispositions du pays d’emploi qui sont déterminantes.

Incidences fiscales

L’utilisation de contacts à l’étranger pour la carrière peut avoir d’importantes conséquences fiscales :

  • Conventions de double imposition (CDI) : Pour éviter qu’un revenu issu d’une activité ayant un lien international ne soit imposé deux fois, les États concluent des CDI. Celles-ci déterminent quel État a le droit d’imposer.
  • Principe de mondialité des revenus : En Allemagne, les contribuables à imposition illimitée sont soumis à l’impôt sur l’ensemble de leurs revenus mondiaux, sauf disposition contraire dans une CDI.
  • Établissements stables et indépendance : Quiconque agit à l’international en tant qu’indépendant grâce à des contacts à l’étranger peut créer des établissements stables dans plusieurs pays et ainsi être redevable d’impôts supplémentaires.

Dispositions de droit de la sécurité sociale

Lors d’activités à l’étranger reposant sur des contacts internationaux, des questions relatives à la sécurité sociale se posent fréquemment :

  • Droit du détachement : Le règlement (CE) n° 883/2004 définit dans quelles conditions les travailleurs détachés restent affiliés à la sécurité sociale de leur pays d’origine.
  • Accords de sécurité sociale : L’Allemagne a conclu de nombreux accords bilatéraux avec divers États afin d’éviter une double obligation d’assurance sociale.
  • Justificatif de l’obligation d’assurance : Les personnes concernées doivent souvent se munir de documents, tels que le formulaire A1 lors de détachements à l’étranger.

Droit de séjour et d’immigration

Quiconque utilise des contacts à l’étranger pour sa carrière à travers un séjour prolongé ou une relation de travail à l’étranger doit respecter les lois nationales d’immigration et de séjour :

  • Obligation de visa et permis de travail : Dans de nombreux pays, l’exercice d’une activité professionnelle nécessite une autorisation de séjour ou un permis de travail spécifique.
  • Carte bleue européenne et carte ICT : Pour les travailleurs qualifiés de pays tiers, des dispositifs tels que la « Carte bleue européenne » permettent un accès facilité au marché du travail dans l’UE, sous réserve que certaines conditions soient remplies.
  • Mobilité transfrontalière : Pour les citoyens de l’UE, la libre circulation des travailleurs s’applique en vertu de l’art. 45 TFUE, ce qui facilite l’accès aux marchés du travail à l’intérieur de l’UE.

Exigences en matière de protection des données

L’utilisation de contacts à l’étranger via des outils numériques soulève de nombreuses questions de protection des données :

  • Transfert de données à l’étranger : Le transfert de données à caractère personnel vers des pays en dehors de l’Espace économique européen (pays tiers) n’est autorisé par le RGPD (Règlement général sur la protection des données) que si un niveau de protection adéquat y est garanti ou que des garanties appropriées sont mises en place.
  • Consentement et information : Sur les plateformes de réseautage et lors de candidatures internationales, un consentement éclairé au traitement des données est souvent requis.
  • Traitement de catégories particulières de données personnelles : Des informations sensibles, telles que l’appartenance syndicale ou les opinions politiques, ne peuvent être transmises que sous des conditions strictes.

Lutte contre la corruption et conformité

Dans le cadre de l’utilisation de contacts à l’étranger pour la carrière, le respect des règles nationales et internationales anticorruption s’avère fondamental :

  • Loi sur la lutte contre la corruption : Le code pénal allemand (§§ 331 et suivants du StGB) sanctionne diverses formes de corruption et de subornation, même lorsque celles-ci ont lieu à l’étranger.
  • Conventions internationales : Des conventions telles que celle de l’OCDE contre la corruption imposent aux entreprises des obligations complètes en matière de conformité.
  • Transparence et prévention des conflits d’intérêts : Lors de l’utilisation professionnelle de contacts à l’étranger, tout conflit d’intérêts potentiel doit être signalé et documenté.

Opportunités et risques juridiques

Les contacts à l’étranger offrent de nombreuses possibilités d’évolution de carrière, mais comportent également des risques juridiques qu’il convient d’évaluer.

Opportunités

  • Développement professionnel : Les contacts à l’étranger permettent d’exercer dans des marchés internationaux, d’accéder à de nouveaux secteurs et d’élargir son réseau professionnel.
  • Compétences linguistiques et interculturelles : Le développement juridiquement sécurisé des compétences internationales est de plus en plus reconnu comme critère de carrière.

Risques

  • Insécurité juridique : Des réglementations nationales divergentes peuvent générer des incertitudes, notamment en ce qui concerne le droit du travail, la fiscalité et la sécurité sociale.
  • Questions de responsabilité : Des violations des lois locales, notamment dans la lutte contre la corruption ou la protection des données, peuvent entraîner de lourdes sanctions.
  • Entraves à la carrière en cas d’infraction : L’emploi illégal, les infractions fiscales ou de sécurité sociale peuvent entraîner des conséquences professionnelles ou même une interdiction d’entrée.

Conclusion

Le recours aux contacts à l’étranger pour la carrière est juridiquement complexe et régi par de nombreuses normes nationales et internationales. Quiconque souhaite utiliser ces contacts pour son développement professionnel doit impérativement se familiariser avec les exigences en matière de droit du travail, de fiscalité, de sécurité sociale, de séjour et de protection des données. Pour éviter les incertitudes juridiques, les risques de responsabilité et autres désavantages, une information complète sur les cadres spécifiques de chaque pays et les normes internationales est indispensable. Ce n’est qu’ainsi qu’il est possible de garantir l’utilisation durable et juridiquement sûre des contacts à l’étranger au profit de la carrière.

Questions fréquentes

L’utilisation de contacts à l’étranger pour l’évolution de carrière peut-elle conduire à un conflit d’intérêts ?

L’utilisation de contacts à l’étranger dans une optique de progression de carrière peut juridiquement entraîner un conflit d’intérêts dès lors que l’entretien de ces relations affecte les obligations professionnelles ou la loyauté vis-à-vis de l’employeur actuel. Cela s’applique en particulier dans la fonction publique ou les secteurs sensibles où les exigences de conformité nationales et internationales doivent être strictement respectées. Les employés doivent signaler toute imbrication dès lors qu’il existe un risque que les contacts privés à l’étranger puissent influencer, directement ou indirectement, les décisions commerciales, la signature de contrats ou les opportunités de promotion. Selon le domaine juridique, il peut exister des obligations de déclaration, d’obtention d’autorisations, voire même l’obligation de refuser certaines activités pour exclure tout conflit d’intérêts. En cas de manquement, des sanctions disciplinaires, des demandes de dommages-intérêts ou encore des conséquences pénales peuvent survenir.

Les contacts à l’étranger dans un contexte professionnel sont-ils soumis à des obligations particulières de déclaration ou de documentation ?

Selon le secteur d’activité et l’environnement de travail, les contacts à l’étranger peuvent être soumis à des obligations de déclaration ou de documentation. Dans la fonction publique, dans la recherche avec des projets financés par des fonds, dans les secteurs sensibles ou dans les entreprises disposant d’une forte culture de conformité, il est souvent obligatoire de déclarer tout contact avec des institutions étrangères, autorités ou partenaires d’affaires. De même, l’acceptation d’invitations à l’étranger, l’initiation de coopérations ou le transfert de données sensibles à l’étranger doivent être documentés. Cela vise à garantir la traçabilité des processus de décision, prévenir la corruption et l’espionnage et protéger les secrets commerciaux. En cas de manquement, des sanctions allant jusqu’à l’interdiction d’exercer, des amendes ou des pénalités contractuelles peuvent être appliquées.

Quelles sont les obligations juridiques lors de l’échange d’informations confidentielles avec des contacts à l’étranger ?

Dans le cadre d’échanges professionnels d’informations confidentielles ou de données personnelles avec des contacts à l’étranger, diverses exigences légales s’appliquent, notamment des lois sur la protection des données telles que le RGPD, des réglementations sur le contrôle des exportations ou des obligations de confidentialité. Le transfert d’informations internes à l’entreprise, de secrets commerciaux ou de données personnelles vers des pays hors UE nécessite souvent des mesures de sécurisation supplémentaires, telles que des clauses contractuelles types, des accords de partenariat commercial ou des autorisations des autorités compétentes. Les violations de ces règles peuvent entraîner non seulement des demandes de dommages-intérêts civiles, mais aussi des amendes substantielles ou des poursuites pénales. Les entreprises doivent veiller à former régulièrement leur personnel et à mettre en place des processus de conformité aux exigences légales.

Dans quelle mesure les avantages ou gratifications reçus de contacts à l’étranger doivent-ils être déclarés ?

Selon le droit allemand – par exemple au titre des §§ 331 et suivants du StGB (acceptation d’avantages ou corruption dans la fonction publique) et selon les directives internes de conformité des entreprises privées -, les avantages, cadeaux ou autres gratifications reçus de l’étranger doivent en principe être déclarés dès lors qu’ils ont un lien avec l’activité professionnelle. Les obligations de transparence s’imposent en particulier si un lien avec une relation commerciale en cours ou future ne peut être exclu. Même de petites attentions peuvent déclencher une obligation de déclaration si un observateur objectif pourrait y voir une tentative d’influence. Le service de conformité interne ou les supérieurs hiérarchiques sont généralement les premiers interlocuteurs pour évaluer et documenter de tels cas.

Quelles règles particulières du droit du travail faut-il respecter lors de missions ou de coopérations à l’étranger ?

Lors d’une mission à l’étranger de durée limitée ou de coopérations avec des organisations étrangères, de nombreuses obligations en droit du travail doivent être respectées. Celles-ci comprennent le droit du détachement, la loi sur la mise à disposition de travailleurs, mais aussi des règles contractuelles sur le temps de travail, la rémunération ou la sécurité sociale. Dans certains cas, dans des projets internationaux, le droit du travail local du lieu d’intervention ainsi que des accords internationaux (par exemple, des accords de sécurité sociale) s’appliquent en sus. De plus, les droits de participation du comité d’entreprise et les instructions de l’employeur doivent être observés. Les violations de ces dispositions peuvent entraîner la nullité d’accords de détachement, des risques de responsabilité ou des désavantages sociaux.

Le droit allemand anticorruption s’applique-t-il aux contacts à l’étranger dans le cadre de la promotion de carrière ?

Le droit allemand anticorruption (§§ 299 et suivants du StGB ainsi que des réglementations particulières telles que la loi contre la concurrence déloyale ou la loi sur la lutte contre la corruption internationale) s’applique en principe également aux actes liés à des contacts à l’étranger dans le cadre de la promotion de carrière dès qu’il existe un lien avec le marché allemand, une entreprise allemande ou une administration allemande. Le simple fait d’essayer d’obtenir un avantage professionnel par une influence indue via des contacts à l’étranger peut constituer une infraction pénale. Les programmes de conformité devraient donc couvrir également les contacts internationaux et définir des règles claires de conduite et de communication dans les relations transfrontalières. Les dirigeants sont tout particulièrement tenus à des obligations accrues de surveillance et de contrôle.

Quels sont les risques juridiques liés à l’utilisation de réseaux internationaux pour sa carrière ?

L’utilisation de réseaux internationaux peut présenter de nombreux risques juridiques. Outre les infractions à la protection des données, les violations des réglementations sur le contrôle des exportations et le non-respect des obligations de confidentialité, il existe un risque de violer des interdictions contractuelles d’activités accessoires, des règles internes sur l’acceptation d’avantages ou des clauses de non-concurrence. Par ailleurs, l’absence de règles de concurrence claires lors d’appels d’offres internationaux ou de coopérations peut entraîner une responsabilité en matière de droit de la concurrence. Les situations les plus critiques concernent les activités pour des organisations concurrentes à l’étranger, qui peuvent entraîner des demandes de dommages-intérêts ou des licenciements immédiats. Il est essentiel de demander conseil à un professionnel du droit, de respecter la gouvernance interne et d’obtenir les approbations nécessaires pour minimiser ces risques.